Volume 8, numéro 5, automne 2017
Les infirmières sont appelées à exercer un leadership et à apporter leur expertise qui va au-delà du milieu hospitalier ou communautaire. En fait, être infirmière, c’est s’occuper des familles dans différents contextes de santé là où elles se trouvent. Ce numéro du Cyberjournal propose une tête d’affiche qui rallie le domaine clinique comme celui de la recherche et de l’enseignement de façon toute particulière.
Chantal Verdon est infirmière depuis bientôt 25 ans. À titre de professeure, elle est à l’Université du Québec en Outaouais au campus de Saint-Jérôme depuis plus de 10 ans. Sa pratique clinique porte surtout sur le deuil dans différents contextes de décès, qu’ils soient tragiques ou non.
Elle agit à titre de bénévole pour Pallia-Vie, un organisme de Saint-Jérôme qui accompagne des familles endeuillées individuellement ou en groupe. Elle reçoit donc des familles dans une clinique à même son environnement de recherche et d’enseignement, ce qui pour elle est garant d’un avenir prometteur pour les sciences infirmières. En effet, cette pratique est intéressante, puisqu’elle rallie le vécu des familles et des infirmières à des projets de recherche en émergence. Ces projets font en sorte qu’on se pose des questions :
À travers ces questions, Chantal Verdon rencontre des infirmières qui travaillent partout : à l’urgence, en salle d’accouchement, en médecine/chirurgie, en oncologie, aux soins intensifs, à domicile, pour ne nommer que celles-là. En fait, les relations sont universelles et ses travaux souhaitent instaurer la création d’outils permettant de trouver des stratégies pour apprendre à se connaître à travers les autres, que l’on soit un soigné, un membre de la famille ou un professionnel.
Toutes ces questions font aussi partie de ces enseignements qui visent à revisiter des connaissances et des expériences de vie avec des infirmières engagées tant au premier qu’au deuxième cycle universitaire. Théoricienne dans l’âme, elle a construit un modèle qui pourrait devenir une source de soutien pour les infirmières. En effet, la devise de ce modèle théorique est Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres. Le but est donc de découvrir le comment, comment être à l’écoute de soi pour être à l’écoute des autres, par exemple.
Un fascicule paraîtra prochainement, il servira à mieux s’approprier les enseignements de ce modèle nommé MIRIS – modèle intersubjectif d’une rencontre infirmière/soigné. Pour Chantal Verdon, la profession infirmière est une occasion de pousser plus loin notre compréhension des humains que nous côtoyons. Or, chaque rencontre avec une personne permet de mieux se connaître soi-même, c’est la richesse de notre travail.
En fait, ses réflexions sont le fruit de nombreuses rencontres avec des infirmières tant en salle de cours que dans les milieux de soins qu’elle a pu visiter pour discuter de l’accompagnement en deuil des familles. En outre, être infirmière permet de mieux se connaître et de se comprendre, car à chaque rencontre avec une famille, il y a un bout de soi – s’y on s’y arrête – qui devient plus clair, mieux intégré.
En effet, plus d’une fois, elle a entendu des infirmières parler de leurs propres apprentissages grâce aux contacts des familles. C’est en somme ce qui, pour elle, donne un sens à notre travail, donne un sens à ce choix de vie qui parfois peut être lourd et difficile à supporter. On comprend alors que son intérêt est le mieux-être, car pour cette chercheuse une chose est évidente, les infirmières heureuses peuvent être des guides et des modèles pour les soignés et leurs familles.
Infirmières heureuses, patient heureux, tel est le lien qui nous unit, peut-être… sans doute. Le rôle d’un chercheur est de revoir le monde dans lequel on vit et les sciences infirmières sont riches, car elles nous fournissent un terrain fertile.
Entrevue réalisée par Lucie Lemelin, inf., Ph. D.
Membre externe du Comité des communications
L’ORIILL est heureux de souligner que Sylvie Le May, membre de notre région et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université de Montréal, a reçu le Patrick McGrath’s Award for Excellence in Mentorship, remis par le Centre for Pediatric Pain Research du IWK Research Centre d’Halifax.
Ce prix souligne la qualité du mentorat prodigué par un chercheur senior en douleur pédiatrique auprès de ses étudiants et de ses collègues chercheurs juniors. Les candidatures soumises pour ce prix sont revues par un comité composé de chercheurs internationaux sur la douleur pédiatrique. Ce prix a été remis lors du congrès biennal de l’International Forum on Pediatric Pain (IFPP) qui s’est tenu du 12 au 15 octobre à White Pointe en Nouvelle-Écosse.
Toutes nos félicitations madame Le May!
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